Apéro-philo. Je travaille donc je suis. Pas si sûr…

Thème : Je travaille donc je suis. Pas si sûr… Comment s’y retrouver, sans devenir fou, dans les rouages – souvent absurdes – de la société en général, et de la bureaucratie en particulier ?

         “La vie n’est pas le travail : travailler sans cesse rend fou.”

– Charles de Gaulle / Les Chênes qu’on abat

(bin oui, ça ne pouvait pas être de Chirac…)

Les philosophes, bien avant Karl Marx, nous ont mis en garde sur les aspects potentiellement destructeurs du travail. Alors que Kant l’opposait clairement au jeu, Nietzsche, comme à son habitude, assommait à coup de marteau à la fois le travailleur et la « valeur » donné au travail.

Au-delà du drame de ne pas en avoir du tout, depuis quelques décennies – mondialisation et ultra-libéralisme dérégulé obligent – le travail devient pour de nombreux salariés une source d’angoisse, parfois de souffrance (comme nous l’avons vu lors de l’apéro-philo du 26 novembre 2024), souvent de non-sens. Dans leur livre « Redonner du sens au travail – Une aspiration révolutionnaire », Thomas Coutrot et Coralie Perez montrent que les questionnements sur le sens du travail n’ont jamais été aussi nombreux.

À l’heure où le management par les chiffres et la novlangue (comme dans « 1984 » d’Orwel) a envahi le secteur privé comme la fonction publique, il est vital de s’interroger sur le contenu et la finalité de nos activités professionnelles afin de ne pas basculer dans l’absurde ou la folie. La bureaucratie et la tyrannie des normes préparant pourtant très efficacement le terrain.

Une solution serait-elle d’échapper au travail ? Mener une vie de loisirs, sans labeur… Ça vous fait rêver ? « Choisis un métier qui te plaît, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie », rétorque Confucius. Quoiqu’en pense le penseur chinois, aimer son travail n’empêche pas que l’on veuille parfois s’y soustraire.

Un moment auquel personne ne songera à se soustraire est bien celui du partage d’un verre de vin, fruit du travail du vigneron !